Moncef Marzouki invite les Français à apprendre l’arabe
" Il est
temps que les Français apprennent l’arabe !"
A l’heure de la
mondialisation qui a sonné le retour en force du
nationalisme revanchard, ce conseil prodigué par le président tunisien
Moncef Marzouki est pourtant frappé au coin du bon sens, même s’il
présume de l’humilité, de la curiosité, voire de l’envie qui animent les
Français de découvrir d’autres idiomes que ceux de la langue de
Molière, et notamment ceux de l’arabe.
Une vraie gageure en l’occurrence, tant nos
concitoyens, avant de se heurter à la barrière de la langue, doivent
d’abord dépasser le prisme de leurs a priori négatifs et rester sourds à
la préférence nationale, qui aimerait réduire l’arabe à une langue
morte...
En marge du Sommet de la Francophonie qui se
tenait à Kinshasa, Moncef Marzouki était l’invité de TV5Monde, lorsque
réagissant à une remarque du journaliste de la chaîne qui décrivait une
Tunisie métamorphosée sous l’influence des islamistes au pouvoir,
privilégiant l’emploi de la langue arabe à celle du français, ce dernier
a rétorqué : "Moi aussi je préfère la langue arabe. Il est normal qu’en tant qu’Arabe, nous préférions notre langue".
Quoi de plus naturel, en effet, que de favoriser
l'usage de sa langue maternelle dans son propre pays ! Mais force est de
constater que la France des Lumières, à force de se reposer sur ses
lauriers, accuse un réel retard linguistique par rapport aux pays
arabes, à l’Egypte et à la Tunisie tout particulièrement, dont les
insurrections populaires ont résonné d’un vibrant « Dégage ! » qui a
contribué à porter haut les valeurs de la francophonie dans le monde.
Assurant que le français fait partie intégrante du
patrimoine culturel tunisien, Moncef Marzouki a cependant appuyé là où
le bât blesse : "un peuple qui ne possède pas deux, trois langues
n’est pas bien dans le monde. Et je pense que les Français aussi
feraient mieux d’apprendre d’autres langues que le français", a-t-il suggéré avant de rappeler que cela "fait tellement longtemps" que le français est enseigné en Tunisie, comme dans plusieurs autres pays arabes d’ailleurs.
Francophile dans l’âme, le président tunisien
mesure la richesse inestimable que représente la Francophonie, et, à ses
yeux, se priver d’un "espace aussi extraordinaire, avec tous ces peuples divers", confinerait à "la bêtise",
a-t-il déclaré. Que n’aimerait-on voir la France suivre le conseil
avisé de Moncef Marzouki, et s’initier en retour aux rudiments de
l'arabe, une langue devenue incontournable sur l’échiquier mondial, bien
que n’ayant toujours pas gagné ses lettres de noblesse républicaines
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