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mercredi 14 novembre 2012

Ce qu'il faut retenir de la conférence de presse de François Hollande

Publié le , mis à jour le
François Hollande lors de sa conférence de presse au palais de l'Elysée (Paris), mardi 13 novembre 2012.

François Hollande lors de sa conférence de presse au palais de l'Elysée (Paris), mardi 13 novembre 2012.

(MARTIN BUREAU / AFP)
POLITIQUE – "La situation est grave." François Hollande a rapidement donné le ton lors de sa "première conférence de presse du quinquennat", mardi 13 novembre, depuis l'Elysée. "La  seule question qui vaille, ce n’est pas l’état de l'opinion aujourd’hui, c’est l’Etat de la France dans cinq ans", a annoncé le président de la République. Il n'empêche. Ce grand oral très attendu, six mois après son entrée en fonction, avait aussi pour but de restaurer l'image d'un président chahuté dans les sondages
 
Durant deux heures, François Hollande a détaillé les grands axes de sa politique, mais est surtout revenu sur son action, en accord avec la "pédagogie" réclamée dans les rangs socialistes. Avec à la clé, de longs rappels de l'action gouvernementale : "Tout ce qui a pu être pris par décret l’a été : plafonnement du salaire des dirigeants des entreprises publiques, création de postes dans l'Education nationale, augmentation de l'allocation de rentrée de 25%..."
Voilà ce qu'il faut retenir de cet événement politique, si vous avez manqué sa diffusion en direct sur francetv info.
 
Le style
La carte du rassemblement. François Hollande a joué la carte du rassemblement, des "chefs d’entreprise plongés dans la mondialisation jusqu’aux jeunes de nos cités". "Je ne prépare pas le sort d'une prochaine élection, je prépare le sort d'une prochaine génération. La France ne se relèvera que si elle sait se retrouver sur l'essentiel. Rassembler les Français, c'est mon devoir. Ensemble, nous devons faire nation, faire bloc dans un moment particulier." 
Le mea culpa. Interrogé sur les couacs gouvernementaux qui émaillent le début de son mandat, le chef de l'Etat a fait amende honorable. "On fait toujours des erreurs, et le premier qui est en est responsable, c'est moi, ce n'est pas le Premier ministre. Est-ce qu'il y a eu des couacs ? Si je regardais [la liste], ce n'est pas [ce gouvernement] qui obtiendrait le record". 

Des pointes d'humour. François Hollande a renoué avec des phrases plus légères, un temps boudées. Interrogé sur la nécessité de se désintoxiquer des énergies fossiles, il s'est détendu. "Je ne veux me désintoxiquer de rien, je ne suis dans aucune addiction. Vous l’avez remarqué ? Président normal, président responsable, pas d’addiction ! A aucune substance."
Un peu plus tard, interrogé sur le "Hollande bashing", cette critique systématique du quinquennat depuis l'élection, il répond à une journaliste : "Je parle anglais couramment ou presque, je peux donc traduire cette expression pour les téléspectateurs. Punching ball peut-être ?"
Le mot-clé : "responsable"
"Après le président normal, place au président responsable." Le mot a été répété à l'envi durant l'intervention du président. Responsable donc, mais de quoi ? "Je suis responsable de tout, je veux respecter nos institutions." Une autre fois : "Je suis un président responsable de tout mais qui ne décide pas de tout." Pour marquer le coup, il a même fait référence à sa fameuse anaphore du débat d'entre-deux-tours : "Moi, président de la République, je ne m’occuperai pas de tout".
Le mot tabou : rigueur
Il n'y aura "pas de tournant" de la rigueur, a assuré le président. Comme son modèle François Mitterrand en 1983, François Hollande en prend pourtant la direction : "J’ai demandé à Jean-Marc Ayrault de mener à marche forcée le rétablissement des comptes publics."
Car les deux ingrédients de la rigueur sont bien réunis : réaliser "autant d’économie que possible" tout en demandant aux Français "un effort pour le redressement des comptes publics", à commencer par une hausse de la TVA au 1er janvier 2014. "Si le désendettement, c’est la première étape du redressement , la deuxième, c’est la compétitivité."
Un redressement qui n'est pas pour tout de suite. Il a estimé : "Nous ne sommes pas même sûrs d’avoir les 0,8% de croissance". Et d'ajouter: "Nous allons avoir une hausse du chômage continue pendant un an", a-t-il convenu, reportant à fin 2013 "l'inversion" de la courbe du chômage. 
Les annonces
Droit de vote des étrangers ? Reporté. François Hollande s'est-il trop avancé en promettant l'application de cette mesure lors des élections locales pendant la campagne présidentielle ? Elle "ne pourra pas passer par décret", a-t-il rappelé, car "ce n’est pas le président de la République qui décide du droit de vote". Il exclut de recourir au référendum, préférant chercher la majorité des 3/5es nécessaires au Congrès... mais qui semble pourtant inatteignable.
 
 
La nouvelle coalition syrienne ? Reconnue. Paris reconnaît désormais, par la voix du président, la nouvelle coalition de l'opposition syrienne comme "la seule représentante du peuple syrien et donc comme le futur gouvernement provisoire de la Syrie démocratique". Elle doit permettre, selon lui, "d'en terminer avec le régime de Bachar Al-Assad".
 
Hausse de la TVA ? Assumée. "En 2013, rien ne sera demandé aux Français." La hausse de la TVA avait déjà été annoncée dans la presse mais François Hollande a détaillé à nouveau sa future augmentation de 0,4% au 1er janvier 2014. Le taux normal de TVA passera donc de 19,6% à 20%, soit "quatre fois moins que ce qui avait été prévu par nos prédécesseurs". Une façon de justifier sa volte-face, car il avait lui-même annulé le projet de TVA sociale de Nicolas Sarkozy, peu après son élection. 
 
Mariage des homosexuels ? Fin janvier au Parlement. Face à cette mesure très discutée, François Hollande a expliqué qu'il ne voulait pas que ce texte, fondé selon lui "sur les principes d'égalité et de liberté", soit "un texte de division". Le projet a d'ailleurs été examiné la semaine précédente en conseil des ministres et sera débattu fin janvier. Alors que certains élus UMP promettent de supprimer cette mesure dès leur retour au pouvoir, François Hollande ne prend pas cette menace au sérieux.
 
Gaz de schiste ? Ajourné. "Tant qu'il n'y a pas de nouvelle technique, j'ai dit que durant mon quinquennat, il n'y aurait pas d'autorisation de permis" d'exploration des gaz de schiste, a tranché François Hollande. Mais il a ménagé de possibles avancées techniques. "La recherche est possible sur d'autres techniques que celle de la fracturation hydraulique. Pour l'instant, cette recherche n'a pas abouti, je ne peux pas l'interdire, elle n'est pas interdite pas la loi".
 
 
Une intervention directe au Mali ? Non mais... La France n'interviendra "en aucun cas" elle-même au Mali, a annoncé François Hollande. En revanche, Paris s'est engagé à "soutenir logistiquement" les pays africains pour mettre un terme à l'occupation du nord du Mali par des "groupes terroristes". Selon lui, cette occupation est "suffisamment grave pour que la France puisse aider les Africains à s'organiser face à cette menace". Ce qui n'est pas sans risque. De son côté, l'Union africaine a approuvé l'envoi d'une force internationale.
Ayrault chouchouté, Valls rappelé à l'ordre
Soutien à Jean-Marc Ayrault.  Alors que la position du Premier ministre semble de plus en plus précaire, François Hollande a tenu à réaffirmer sa confiance en Jean-Marc Ayrault, régulièrement cité pendant le discours. Il a répété l'avoir choisi car "c’était lui qui pouvait conduire le gouvernement dans cette période si difficile, parce qu’il est sérieux, loyal, dévoué à la cause publique et il est concret". Jean-Marc Ayrault sur le départ, ce n'est donc pas pour bientôt. Le Premier ministre s'est dit "touché mais pas surpris" de la confiance accordée renouvelée du président.
 

Manuel Valls recadré. Le chef de l'Etat a recadré le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, qui a accusé la droite d'être responsable du "retour du terrorisme" en France, mardi après-midi à l'Assemblée nationale. Selon le président, "la lutte contre le terrorisme doit rassembler. Ne polémiquons pas. Le sujet est trop grave". Sans oublier d'adresser un message à Manuel Valls : "Ne perdons pas notre temps". 

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