الوثيقة القادرية

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الوثيقة القادرية انحراف عميق في تاريخ الامة

dimanche 22 septembre 2013

Mes deux filles un poème VICTOR HUGO.

Mes deux filles

Mes deux filles
Dans le frais clair-obscur du soir charmant qui tombe,
L’une pareille au cygne et l’autre à la colombe,
Belle, et toutes deux joyeuses, ô douceur !
Voyez, la grande soeur et la petite soeur
Sont assises au seuil du jardin, et sur elles
Un bouquet d’oeillets blancs aux longues tiges frêles,
Dans une urne de marbre agité par le vent,
Se penche, et les regarde, immobile et vivant,
Et frissonne dans l’ombre, et semble, au bord du vase,
Un vol de papillons arrêté dans l’extase.
Demain dès l’aube
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.


Léopoldine s’est noyée accidentellement en 1843.
Adèle a terminé sa vie en 1915 dans un hôpital psychiatrique.
Elle était très malade depuis 1858.


  Mes deux filles

  1. ...
    Malédiction
    Qu’il erre sans repos, courbé dès sa jeunesse,
    En des sables sans borne où le soleil renaisse
    Sitôt qu’il aura lui !
    Comme un noir meurtrier qui fuit dans la nuit sombre,
    S’il marche, que sans cesse il entende dans l’ombre
    Un pas derrière lui !
    En des glaciers polis comme un tranchant de hache,
    Qu’il glisse, et roule, et tombe, et tombe et se rattache
    De l’ongle à leurs parois !
    Qu’il soit pris pour un autre, et, râlant sur la roue,
    Dise : Je n’ai rien fait ! et qu’alors on le cloue
    Sur un gibet en croix !
    Qu’il pende échevelé, la bouche violette !
    Que, visible à lui seul, la mort, chauve squelette,
    Rie en le regardant !
    Que son cadavre souffre, et vive assez encore
    Pour sentir, quand la mort le ronge et le dévore,
    Chaque coup de sa dent !
    Qu’il ne soit plus vivant, et ne soit pas une âme !
    Que sur ses membres nus tombe un soleil de flamme
    Ou la pluie à ruisseaux !
    Qu’il s’éveille en sursaut chaque nuit dans la brume,
    Et lutte, et se secoue, et vainement écume
    Sous des griffes d’oiseaux !
    un poème VICTOR HUGO.


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